lundi 4 janvier 2010

L'annonce

Présentation de l'éditeur
« Eric savait par cœur certaines annonces choisies, Célibataire quarante-quatre ans un mètre soixante-sept soixante-neuf kilos sans enfants chauffeur agriculteur cherche jeune femme aimant campagne voulant fonder un foyer heureux désirant enfants ; ou encore, Cherche compagne cinquante soixante-deux ans féminine (bien bustée) sans attaches pour vie alternée Paris campagne. Paul, quarante-six ans, paysan à Fridières, Cantal, ne veut pas finir seul. Annette, trente-sept ans, vit à Bailleul dans le Nord avec son fils. Elle n'a jamais eu de vrai métier. Elle a aimé Didier, le père d'Eric, mais ça n'a servi à rien. Elle doit s'en aller. Recommencer ailleurs. Elle répond à l'annonce que Paul a passée.
Ce nouveau roman de Marie-Hélène Lafon raconte leur rencontre et leur histoire. C'est une histoire d'amour. »

Alors voici un roman qui m’a beaucoup dérangée… Aussi bien le fond que la forme…
En fait, j’ai acheté ce livre car j’avais entendu une belle critique de ce livre, disant « Ne serait-ce que pour les descriptions des paysages du Cantal au petit matin, il faut lire ce livre… ». J’avais presque fini mon Jean Anglade, je me suis dit « Banco !».

Le roman commence par une belle description de la nuit en Auvergne, dans ces campagnes où la nuit est vraiment noire et où le silence règne. Bon, ça commençait bien…puis les choses se sont gâtées…

D’abord j’ai été très dérangée par la forme : pas de chapitres, des phrases à rallonge allant parfois jusqu’à une page, des énumérations de mots collés sans virgule…Bref, je n’ai pas aimé cette écriture difficile à suivre si on n’est pas concentré à 100% sur le texte… Au bout de 50 pages, j’avais envie de laisser tomber…mais j’ai tenu bon ! Aussi, le vocabulaire utilisé est aussi très soutenu, mais cela n’est pas un problème (même si je devais chercher la définition d’un mot toutes les 10 pages !)

Après la forme, le fond : l’éditeur présente le roman en disant des personnages que c’est « leur rencontre et leur histoire. C'est une histoire d'amour. ».
« Histoire d’amour » ? C’est un grand mot : une fois le livre fini on ne sait pas si Paul et Annette s’aiment ! Rien n’est dit sur leurs sentiments…On a finalement l’impression qu’ils s’habituent l’un à l’autre pour ne plus être seul… Par contre l’amour de la mère pour son enfant est indéniable.

« Leur rencontre, leur histoire » ? Le roman est une enfilade sans fin de souvenirs, d’impressions ou encore de descriptions des personnages qui s’imbriquent les uns dans les autres au point de ne plus savoir où on en est…On apprend finalement peu sur les faits, il ne se passe quasiment rien… Le moment dans le temps est aléatoire on passe du moment présent au passé par des souvenirs voire même au futur quand le narrateur relate des événements ayant lieu le « 2e été » par exemple…Il n’y a pas un seul discours, le narrateur plus qu’omniscient (si cela est possible???) débite des points de vues acerbes sur ce monde agricole et jugeant sans cesse les personnages. Et finalement c’est ce qui m’a le plus dérangé : ce point de vue très négatif, très noir, très pessimiste sur le monde agricole. Les agriculteurs auvergnats y sont décrits comme des rustres, vivant toujours à l’ancienne, ancrés dans leur passé, n’acceptant pas les « étrangers », par étrangers il faut entendre ceux qui viennent d’ailleurs mais aussi les étrangers dans le sens propre du terme. Le monde décrit est un monde fermé sur lui-même…

Je pense sincèrement que ce temps est fini : ce monde agricole est celui que j’ai connu il y a plus de 20 ans…ce genre de personnes reste anecdotique et sincèrement les Auvergnats sont plutôt des gens ouverts et généreux !

J’ai cru un moment que l’auteur était une parisienne (vous savez, ces « parisiennes » qui jugent et dénigrent sans connaître les tenants et les aboutissants) qui avait gardé un mauvais souvenir du Cantal mais apparemment elle connaît bien le Cantal…Je m’excuse au près d’elle mais je n’ai pas aimé son livre qui donne à mes yeux un point de vue dépassé sur l’Auvergne. A la fin du livre, on est très frustré parce qu’après 200 pages on n’en sait pas vraiment plus sur ce couple…

Non, je n’ai pas aimé ce livre et je ne vous le conseille pas…
Bien sûr, cela reste mon humble avis (par définition très subjectif), si vous l’avez lu je serais très curieuse de savoir ce que vous en avez pensé !

Pour en savoir plus sur l'auteur; c'est ICI

Aucun commentaire:

The Blues in Clermont-Ferrand