Les Armoiries de Clermont : 700 ans d’histoire

Le blason à la croix et aux fleurs de lis caractérisait le pouvoir temporel et territorial de l’évêque, son usage s’est étendu au chapitre de la cathédrale puis à la ville dont l’évêque était le seigneur jusqu’au XVIe siècle. Les fleurs de lis marquaient les liens existant entre l’évêché de Clermont et les rois de France dont les évêques détenaient une part importante de leur pouvoir temporel.

Le blason à la croix et aux fleurs de lis apparaît dans la documentation vers l’an 1300. Mais c’est en 1960 que le Conseil municipal adopte officiellement "Les grandes Armes de Clermont", qui ajoutent aux armoiries d’origine bien d’autres éléments, offrant, en quelque sorte, un concentré des grandes pages de l’Histoire de la ville.

Les écussons de Clermont et Montferrand apparaissent distinctement sur ce tableau de Malespine qui orne un escalier de l’Hôtel de Ville. La Révolution a aboli les armoiries, mais les Clermontois leur conservent quand même un certain attachement puisque la municipalité projeta de l’arborer pour la fête de la fédération. Elles sont rétablies sous le premier Empire, délestées des marques de l’Ancien Régime. La Restauration, enfin, ordonne en 1814 que les villes reprennent leurs anciens emblèmes, et en 1826, Charles X restitue a Clermont ses fleurs de lis.

Clermont et Montferrand ont longtemps possédé des armoiries différentes que l’on trouve aujourd’hui encore représentées distinctement. Ainsi les deux armes sont sculptées séparément sur les deux grandes portes symétriques du lycée Amédée Gasquet. Elles sont accolées sur la porte du musée Bargoin, et l’un des escaliers de la Mairie est orné d’une composition du peintre Malespine sur laquelle la ville est symbolisée par une femme qui tient l’écusson de Clermont dans les mains et celui de Montferrand cousu sur son manteau.

En 1226 le sceau et le contre-sceau de Montferrand portaient chacun un lion. Il semble que la présence de cet animal soit due au fait que l’épouse du dauphin d’Auvergne appartenait a la famille des comtes de Nevers, dont le blason contenait un lion. Cette caractéristique montferrandaise ne viendra s’ajouter au blason clermontois qu’en 1960, lorsque le Conseil municipal, réuni le 12 avril, adopte officiellement les "Grandes Armes de Clermont", dessinées par M.Louis, artiste héraldique.

L’écu est aux armes de Clermont. La couronne murale composée de tours crénelées rappelle l’origine gallo-romaine de la ville et les deux lions qui entourent l’écu évoquent donc l’emblcme héraldique de Montferrand. On les a armés d’une lance dont le pennon est aux couleurs du gonfanon des anciens comtes d’Auvergne, qui furent seigneurs de Clermont aprcs les évêques. Les branches d’hévéa qui soutiennent le nom de la ville indiquent l’importance de l’industrie du caoutchouc. A la pointe de l’écu, enfin, est suspendue la croix de guerre 1939-45.